Certains ont réclamé de l'équilibre dans la critique, je pensais que ce topic permettrait de tirer sur la gauche, mais à l'évidence, ça ne fonctionne pas (sujet trop vaste, sans doute). Je me lance, avec tous les risques que cela comporte, et je déverse tout ça sur votre paletot.
Comme un sujet a été posté dans la même rubrique sur sarko, je pense que nos amis du PS ont droit à leur baffe. J'éprouve un certain agacement à voir ses têtes d'affiche incapables de s'accorder sur la stratégie à employer. L'ouverture au centre refait surface, et personne ne sait de quoi il en retourne, et qui, au sein du PS, la souhaite réellement. Royal reprend le rôle, déjà assez insupportable, de Bayrou, au JT de France 2. Alors comme souvent, la critique est peut-être légitime, mais la manière est grossière, et l'intention évidente. On brouille les pistes depuis trop longtemps, l'avenir du PS est dans la synthèse et l'unité ou n'est pas. Les méthodes me répugnent, et j'attends, comme beaucoup, que l'on se décide à aborder beaucoup de sujets de manière plus rationnelle, en prenant acte de la montée de la droite, et que des concessions soient effectivement opérées. Le PS a largement décroché d'un réalisme social, qui ne ressort plus guère dans ses discours, et qui est passé à droite, par des formules simplistes, absurdes, voire abjectes, mais qui ont le mérite de représenter quelque chose, ou plutôt de l'"incarner".
Pour autant, et je suis conscient que cela puisse surprendre après ce qui précède, je ne suis pas de ceux qui pensent, et ils sont nombreux, que l'on peut aujourd'hui se passer de l'extrême gauche (à ce titre, il me paraît aberrant que l'on puisse "relier l'éventail politique par les deux bouts", et faire des amalgames entre extrême gauche et extrême droite). Je suis pour un réel choix politique entre des options diversifiées, et je pense que si certaines thèses et idéologies ont une faible propension à être appliquées dans nos sociétés modernes, elles ont le mérite de multiplier les angles de perception de la réalité. Elles l'abordent certes de manière extrême, mais le radicalisme incite ceux qui ne le partagent pas à la réflexion, et, quand il n'est pas totalement "sourd", il est un vecteur positif d'engagement (il ne s'agit ni plus ni moins que de ce que toute tendance politique nomme ses "valeurs"). Je crois que nous perdrions beaucoup à dire aujourd'hui adieu aux partis communistes en France, même si je ne souhaite pas les voir tenir les rênes du pouvoir. De manière plus générale, dire que l'on a pris acte de l'irréversibilité du capitalisme est une chose, connaître ses effets pervers, et disposer d'une légitimité et de moyens pour s'opposer à son mode de fonctionnement, quand cela s'avère insupportable, en est une autre, et je pense que certaines idéologies nous gardent attentifs à ces débordements. A considérer enfin que l'Ecole remplit bien mal son rôle en matière d'éducation dite "civique", l'espace politique contribue, de fait, activement au développement de ce même savoir (on peut le déplorer, et je le déplore, car les politiciens ne sont pas des "experts").
Pour faire court, le PS doit faire une synthèse et des compromis à sa droite, parce qu'il représente la première force d'opposition à la droite (sarkozyste, qui plus est) dans ce pays, et que je crois que c'est ce qui est attendu de lui. Ceci n'empêche pas le respect d'une forme de diversité sur l'échiquier politique, que je tiens pour un des indicateurs de la bonne santé d'une démocratie (plus que les résultats contradictoires des quelques échéances électorales précédentes, en tout cas).